• Les 5 questions de compréhension

    Grande découverte avec ce merveilleux livre de Guy Sonnois (lien vers son site)

    Accompagner Le Travail Des Adolescents - Avec La Pédagogie Des Gestes Mentaux   de Guy Sonnois  Format Broché

     

    Principalement orienté pour les plus grands, j'y ai pourtant trouvé de l'inspiration surtout avec ces 5 questions de compréhension qui accompagnent maintenant mon quotidien dans mes séances.

     

    The five questions ou les 5 questions de compréhension sont un point important en gestion mentale car à elles seules elles reprennent un principe essentiel.

    En effet, la gestion mentale considère qu'un apprentissage a:

    - un passé: des connaissances, savoir-faire antérieurs utilise à l'apprentissage

    - un présent: le moment où l'on débute l'apprentissage spécifique

    - un avenir : le moment ou les moments où cet apprentissage nous sera utile. Ici, on entre dans le fameux champ des transferts disciplinaires et de la mise en projet. 

     

     

     

    Quelles sont ces questions de compréhension? 

    1. C'est quoi? C'est le sens d'identité. Appliqué à une notion scolaire cela revient à dire sur quoi on travaille et le définir. 

    Exemple: Un complément circonstanciel est un mot ou un groupe de mots dans une phrase. Cela indique le temps, le lieu et la manière.

    2. A quoi ça sert? C'est le sens de finalisation, à la fois le rôle de la notion et la préparation aux transferts futurs.

    Exemple: Un complément circonstanciel sert à préciser l'action/le verbe. Nous pouvons l'utiliser en rédaction pour enrichir notre histoire ou en lecture pour repérer les lieux, les moments de l'action.

    3. A quoi je peux relier? C'est le sens de relation. On recherche des acquis, des notions que l'on peut rapprocher.

    Exemple: Le complément circonstanciel de manière est souvent un adverbe.

    4. Comment vais-je l'utiliser? C'est le sens d'application. Ici il s'agit du mode d'emploi pour réaliser les exercices. 

    Exemple: Pour trouver un complément circonstanciel, je cherche le verbe, le sujet puis je me pose la question: S + V + où? quand? comment?

    5. D'où ça vient? Cette 5e question est un peu plus complexe à appréhender. Je pense qu'elle est plus présente en sciences, en histoire, en géographie ou encore en vocabulaire. 

     

    Quand les utiliser? 

    1. Si on fonctionne avec la pédagogie explicite, certaines questions peuvent être utilisées à chaque moment de vérification de la compréhension particulièrement " c'est quoi" 

    2. A chaque fin de séance, au moment où on institutionnalise, objectivise la notion. 

     

    Pourquoi les utiliser? 

    Ces questions sont à la fois un outil pour vérifier la compréhension des élèves mais aussi un moyen d'aider les élèves à projeter l'apprentissage dans d'autres domaines. On entre ici en plein dans le transfert des connaissances.

    On se plaint souvent que les connaissances ne sont pas réinvesties dans les autres disciplines; comme si nos élèves rangeaient les notions dans des tiroirs fermés qu'ils n'ouvrent que lorsque le domaine concerné apparaît. Or, en gestion mentale, on cherche justement à dépasser ce schéma. 

    Ainsi, en demandant aux élèves "A quoi ça sert?", on les met en position d'envisager des moments autres que la grammaire par exemple où ils utiliseront la notion. C'est une forme de mise en projet: "je mémorise, j'apprends cette notion pour l'utiliser là et là mais aussi là". Ce moment a été à chaque fois un moment très intéressant dans ma classe car lorsqu'un élève faisait une proposition, j'aurai pu dessiner une ampoule avec "EUREKA" au dessus de la tête de certains qui se disaient "ah bah oui là, je vais le faire". 

     

    Comment les utiliser? 

    Deux façons de faire:

    1. L'enseignant pose les questions et interroge les élèves;

    2. Un élève pose une question, un autre y répond. Celui qui vient de répondre pose une autre question et interroge un autre élève etc...

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Guy SONNOIS
    Mardi 5 Mai 2020 à 12:50

    Bonjour Farfa (si vous me permettez cette familiarité). Je me réjouis très vivement de voir que mon livre a cheminé jusqu'à vous rencontrer. Je savais déjà par Azraelle que vous vous intéressiez à mes travaux, Qui du reste ne sont pas les miens mais ceux d'Antoine de la Garanderie que j'ai essayé de mettre à la portée du plus grand nombre, Et, apparemment avec réussite, de tous les niveaux d'âge scolaire.

    Je me réjouis particulièrement que vous ayez apprécié mon « modèle » des cinq questions – qui sont effectivement une transposition un peu hardie sans être trop réductrice des projets de sens développés par le créateur de la gestion mentale.

    À propos de ce modèle, dont je connais personnellement la performance, je voudrais vous faire une petite remarque : vous indiquez que la question « pourquoi, d'où ça vient ? » est un peu délicate à manier. Vous abondez plutôt dans celle du « à quoi ça sert ? » dont vous avez perçu très justement l'intérêt pour les transferts des connaissances. De son côté, Azraelle, dans son blog sur la règle de "m devant m, b, p" privilégie la question du "pourquoi" dont elle tire une application que je trouve exemplaire et dont je me sers d'ailleurs dans les formations ou conférences que je fais encore. http://azraelle.eklablog.com/m-devant-m-b-p-a127198034

    Cela pour dire que ce modèle s'applique aussi aux enseignants qui doivent y accorder la plus grande attention : vous seriez plutôt tournée vers les applications et donc le futur des utilisations ou des inventions ; Azraelle serait plutôt du côté des explications, donc du passé des origines et des découvertes. Il serait intéressant d'assister à vos classes pour constater si ces différences de projet de sens influent sur votre pédagogie au quotidien. Et la façon dont vos élèves consonnent ou non à vos propositions pédagogique en fonction de leurs propres préférences.

    Bravo également pour votre démonstration de pédagogie explicite, vous êtes tout à fait dans la ligne de ce que préconisait Antoine de la Garanderie et qu'on retrouve aussi chez Britt-Mary Barth (Le Savoir en construction).

    Bien cordialement à vous, Guy SONNOIS

    2
    Mardi 12 Mai 2020 à 10:04

    Merci de vous être intéressé à ce petit blog! J'ai été passionnée par votre livre qui a fait écho avec mes problématiques sur le terrain.

    Pour ce qui est de la question du "pourquoi", je l'aborde lorsque cela est possible en fait, souvent en orthographe d'ailleurs. 

    En début d'année, nous travaillons autour d'une carte mentale affichée dans ma classe présentant ces 5 questions. Je présente donc le pourquoi en donnant des exemples. Ensuite, je construis mes séances autour de 4 questions et lorsque les élèves en font la demande nous abordons le pourquoi.

    Mes élèves sont souvent en très grande difficulté: attention, concentration, mémorisation, compréhension. De ce fait, je fais le choix (peut être mauvais) de passer sur le "pourquoi" pour me concentrer sur les 4 autres.

    En tout cas, merci de vos remarques pertinentes et surtout un grand merci  pour votre analyse. 

      • Guy SONNOIS
        Jeudi 14 Mai 2020 à 11:55

        Ce que vous me dîtes des difficultés de vos élèves est navrant mais ne m’étonne qu’à moitié. Ce sont les difficultés que je constate personnellement avec les plus grands élèves que j’ai l’occasion d’accompagner et de remettre en route. Toutes les pédagogies du monde sont impuissantes si dès le départ, avec des reprises tout au long de leur scolarité, les élèves ne sont pas informés de leur pouvoir de sens et entraînés à l’appliquer à ce qu’ils apprennent : autrement dit, s’ils ne sont pas équipés mentalement pour apprendre. Mais la question est alors : qui doit, et à quel moment, enseigner à ces enfants ce qu’il convient de faire pour « être attentif », « mémoriser » ou « comprendre », tous ces incontournables de la réussite scolaire ? Leur pouvoir d’évocation mentale, base de tout apprentissage réussi, est en eux dès le départ comme celui de comprendre et de mémoriser, mais tellement ignoré et empêché de s’exercer par la vie qu’on leur fait mener avant et même pendant l’école. Je ne sais pas quel âge ont vos élèves, mais je me doute qu’ils ne sont pas bien vieux. C’est à vous et aux enseignants qui, comme vous, s’intéressent vraiment à leur réussite, qu’il revient de les introduire dans ce monde mental si méconnu et malmené où pourtant se déroulent - ou devraient se dérouler - tous leurs actes de connaissance. On croit trop facilement que les élèves ont accès naturellement à ce monde intérieur. Pour les élèves qui réussissent, c’est le cas, sans que l’on sache trop comment ils y sont parvenus (on peut y voir l’influence du milieu familial, de rencontres fortuites et éclairantes…). Pour les autres, il faut une médiation spécifique pour les y introduire. Je ne vois pas qui d’autre que leurs enseignants est le mieux placé pour le faire. Le temps que l’on y consacre est aisément rattrapé lorsque les élèves sont plus agiles à pratiquer une bonne « gestion mentale », une bonne utilisation de leurs ressources intérieures. C’est du moins ce que je vous souhaite et que j’ai essayé de transmettre dans ce livre que vous dîtes avoir apprécié. Bien à vous. Guy SOnnois'

         

        PS. Dans quelle région êtes-vous ? Pourrions-nous nous rencontrer pour parler de tout cela de vive voix ?

    3
    Vendredi 5 Juin 2020 à 08:45

    Excusez moi pour cette réponse tardive!

    Je suis entièrement d'accord avec tout ce que vous dites, notamment le fait que "tout " est déjà en eux et que le rôle de l'enseignant est censé mettre en exergue justement puis exploiter ces compétences au service des apprentissages. Mais pour une la plupart, pris par les obligations institutionnelles, nous oublions que nous avons des êtres pensants et affectifs devant nous pour les obliger de répondre à une ou plutôt des normes. Alors on va chercher à les faire entrer dans un moule plutôt que d'exploiter leur potentiel. On va chercher à leur faire respecter des règles strictes plutôt que de s'appuyer sur leur curiosité et leur impulsivité naturelles. 

    Une amie qui me suis dans toutes ces réflexions et moi même serions ravies d'en discuter avec vous. Nous sommes du Nord! Les ch'tis! ;)

      • Pegase
        Mardi 22 Septembre 2020 à 13:47
        Bonjour Farfa. Je vous espère encore à
        peu près en forme après cette rentrée chaotique. Je viens de mettre en ligne une petite vidéo pour retracer l'origine du modèle des 5 questions de la compréhension. Peut-être vous intéressera-t-elle :https://aidautravailavecpegase.blogspot.com/2020/09/lorigine-du-modele-des-5-questions.html
    4
    Pégase
    Samedi 2 Janvier 2021 à 11:49

    Bonjour Fafa et bonne année 2021… débarrassée de tous les virus, biologiques ou pédagogiques, qui nous gâchent tant la vie !

    J'ai eu l'occasion dernièrement de faire une vision-communication à l'Institut international de gestion mentale sur le rapport qu'entretiennent ou devraient entretenir à l'avenir la gestion mentale et les neurosciences dites éducatives. Peut-être cela vous intéressera-t-t-il. Voici l'article de mon blog à ce sujet :

    https://aidautravailavecpegase.blogspot.com/2020/12/158-gestion-mentale-et-neurosciences.html

    Cordialement à vous et fait citation votre excellent et si utile travail . Guy Sonnois

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