• Le chant des colibris-enseignants

    "Ne croyons pas que les responsables politiques seuls ont le pouvoir de transformer la société. Il n’existe pas d’homme ou de femme providentiels.
    Pour que les responsables politiques et économiques engagent des changements, ils ont besoin d’être portés, accompagnés, contraints parfois, par un mouvement puissant, par des millions de personnes qui s’unissent et s’engagent dans leur quotidien.

    Nous sommes face à un choix historique

    Choisir le monde dans lequel nous vivrons dans les décennies qui viennent ou ne pas choisir et laisser les événements suivre leur cours.
    Ce qui, au regard de l’écrasante majorité des données scientifiques que nous connaissons ressemblera à peu près à cela : disparition d’une grande part des animaux sauvages, des forêts, de milliers d’espèces sur terre et dans les mers, augmentation des sécheresses, des inondations, des tornades, des typhons, territoires submergés, millions de réfugiés lancés sur les routes à la recherche d’un endroit où vivre, de moins en moins d’eau… Inutile de continuer, ni de dire où pourrait nous conduire cette litanie. Nous le savons. Ou nous devrions le savoir.

    Alors qu’attendons-nous ? 

    Nous connaissons la plupart des solutions à nos problèmes, mais nous ne les mettons pas en place parce que les responsables politiques ne sont pas d’accord, parce que les grands industriels, les syndicats ou les administrations ne sont pas d’accord, parce que nous n’avons pas le temps, parce que c’est trop cher, parce que c’est compliqué, parce que, tout de même, nous ne sommes pas vraiment certains que tout cela est si catastrophique…
    En réalité, nous attendons souvent que quelqu’un s’y mette pour nous.

    Oui, mais comment démarrer ?

    Nous sommes nombreux à être traversés par le découragement, la résignation, le cynisme parfois. Nous serions trop petits, trop faibles face aux gigantesques mécanismes à l’œuvre. Mais personne n’a traversé les océans, aboli l’esclavage, trouvé des traitements à des maladies, en se répétant que rien ne changera jamais. Aujourd’hui, nous avons besoin de nous mobiliser comme jamais aucune communauté humaine avant nous. Nous avons besoin de déployer des trésors de créativité, de solidarité, d’intelligence. De sortir de nos intérêts personnels pour embrasser l’intérêt de tous. D’une certaine façon, rien n’est plus exaltant. Il y a là de quoi satisfaire nos besoins d’héroïsme bien plus intelligemment que toutes les guerres de ces derniers millénaires.

    Le chemin ne sera ni court ni facile.

    Nous aurons besoin de remporter des luttes démocratiques, de traverser des ruptures, d’avoir des idées radicalement nouvelles, d’apprendre à travailler ensemble malgré nos différences…
    Nous aurons besoin de tous : élus, entrepreneurs, salariés, fonctionnaires, penseurs, artistes, mères ou pères au foyer, retraités, enfants, riches, pauvres, français et étrangers…
    Nous aurons besoin de projets pionniers et de lois accélérant la transition, d’investissements financiers et de changements personnels.
    La bonne nouvelle est que nous sommes des millions en France, des milliards dans le monde et qu’en quelques décennies nous pourrions réorienter l’Histoire."

    (texte issu du site du mouvement colibri : https://www.colibris-lemouvement.org/ cliquez sur l'image ci-dessus pour l'avoir dans son intégralité)


    Nous, enseignants, avons un double rôle, une double casquette : au delà de notre investissement privé, nous avons la chance extraordinaire de former les citoyens de demain. Nous avons la chance de pouvoir sensibiliser les futurs adultes, ceux-là même qui sont en train d'être privé d'un futur serein. 

    Informons nous, écoutons, rencontrons pour informer et former les enfants et leurs familles, pour se faire une idée personnelle du sujet.

    Changeons nos habitudes de classe par des gestes simples, par des projets de sensibilisation pour limiter notre impact sur la biosphère.

    Mobilisons nous pour montrer l'exemple aux enfants, aux parents, aux autres collègues, à notre hiérarchie, pour montrer que, oui, c'est possible. Un exemple vaut plus que 1 000 mots.

    Apprenons non pas à être pessimistes et défaitistes face à ce flux immense de nouvelles négatives mais plein d'espoir et rêveur d'un monde où tout est possible. Des choses positives se font, se réalisent, se créent chaque jour. 

    Cet appel n’est pas le chant du cygne, c’est le chant du monde qui renaît, c’est le chant des colibris...des colibris-enseignants.


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  • Teacher's book

    Teacher's book

    Les cahiers de l'enseignant, de planification et autres foisonnent sur le net! C'est un outil génial, personnalisé qui répond à un besoin d'organisation important.

    J'ai donc créé le mien en fonction de mes besoins. Ici pas de cahier journal, j'utilise un cahier dans lequel j'écris à la main. 

    Ce teacher's book contient:

    - une fiche infos pratiques pour le remplaçant

    - une fiche coopérative

    - une fiche récap des papiers administratifs

    - un planning avs

    - un planning pour les sorties de classe des élèves -SESSAD-Ortho etc...

    - un récap des dates importantes 

    - un calendrier A4

    Teacher's book


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  • Déroulement des dictées flash

    Intégrer des dictées flash dans la pratique quotidienne est recommandé un peu partout. 

    Il est certain qu'une pratique quotidienne de l'orthographe ne peut être que bénéfique. 

    Il existe différentes manières de faire. Cet article est destiné à montrer ma pratique personnelle de cet exercice. N'hesitez pas si vous souhaitez partager la votre.

     

    1. Lecture de la phrase et repérage oral des difficultés possibles.

    Cette 1e etape fait office de mise en projet de l'élève : "maintenant je vais vous lire la phrase. A la 1e lecture vous allez vous faire l'image mentale de la phrase. A la 2e lecture vous essaierez de repérer les difficultés possibles."

    Ainsi la première lecture permet de se centrer sur le sens. On interroge un ou 2 élèves pour qu'il(s) raconte(nt) le film mental. Comprendre la phrase est une etape essentielle pour la mise en projet.

    A ce moment, en début d'année, nous comptons le nombre de mots de la phrase et je trace un trait par mot au tableau. Cette segmentation qui semble inutile en ce2 vient sécuriser les élèves en difficultés mais aussi les petits DYS.

    La deuxième lecture attire l'attention sur les difficultés possibles et poussent les élèves à  se mettre en position d'"orthographeur". Au cours d'un échange oral, on va repérer les difficultés et attirer l'attention sur les règles qui entrent en jeu.

    Tout ce travail préalable est un premier travail de mise en mémoire non seulement de la phrase mais aussi des règles orthographiques.

     

    2. Ecriture de la phrase.

    2 possibilités ici :

    - écrire sur un cahier : cela permet de garder une trace et donne une certaine importance à cet exercice. Mais cela signifie corriger derrière les élèves.

    - écrire sur l'ardoise : gain de temps indéniable par l'absence de présentation du cahier et la correction de l'enseignant en moins. Mais les élèves ont tendance parfois à associer ardoise et travail bâclé.

    Il s'agit donc d'un choix. Ici, avec mes 29 loulous, je ne vous cache pas que je bosse beaucoup sur ardoise.

     

    3. Relecture collective guidée.

    Cette relecture se fait suivant une feuille de route affichée au tableau. Elle est au debut menée par l'enseignant puis par un élève.

    (Feuille de route à telecharger)

     

    4. Correction collective.

    Pendant que les élèves se relisent, j'écris au tableau la phrase avec des erreurs vues sur les ardoises. 

    Ardoise retournée, nous corrigeons la phrase ensemble en suivant la feuille de route. Il est essentiel d'obliger les élèves à expliciter chaque fois que faire se peut les règles orthographiques. Je suis une grande adepte de l'adage : "LA REPETITION FIXE LA NOTION". Ensuite un élève va au tableau et corrige. 

    Lorsqu'il n'y a plus d'erreurs, on retourne l'ardoise, les élèves comparent leur phrase à  celle du tableau puis la copie sans erreur 1 fois.

     

     

    Ce dispositif peut paraître long. Au debut, il l'est vraiment. Mais une fois que le pli est pris, 20 minutes suffisent. C'est beaucoup dans un emploi du temps mais il me semble que cela est  plus que nécessaire.

     

    Et vous comment procédez vous? 

     


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  • Apprivoiser le code CHAMPIONS

    Dans ma classe, le code CHAMPIONS se construit et s'apprivoise tout au long de la 1e période au cours des dictées. Il me semble en effet essentiel que les élèves maîtrisent cet outil si l'on souhaite qu'il ait une portée satisfaisante sur la relecture.

    Voici comment je procède:

    1. Sa construction: au cours des dictées flash de la période 1 et de la correction des dictées, nous introduisons les lettres progressivement pour catégoriser les erreurs.

                        Au départ, je souligne le mot et j'écris la lettre.

                        Je demande aux élèves ce que cela peut signifier. S'il ne trouve pas je leur donne. On explique ce que cela veut dire: "C = conjugaison, cela veut dire que le verbe est mal conjugué. Quel genre d'erreur je peux faire? Se tromper dans la terminaison".

                        J'ajoute alors la lettre sur une affiche.

    2. Sa compréhension et son utilisation : au moment même où la lettre est introduite, je demande : "Qu'est ce que je dois faire maintenant que je sais qu'il y a une erreur de conjugaison?". La plupart du temps j'ai droit à : "bah faut te corriger". 

    (Oui merci j'y avais pas pensé petit chérubin qui a certainement oublié de lever sa main au passage! Merci pour ta remarque pertinente!) 

    En tant que maîtresse exemplaire (of course...), je réponds : "oui mais comment?". Et le temps est venu d'énumérer toutes les façons pour se corriger. On explicite ici : les techniques (trouver le sujet, remplacer par "avait" etc...) et les outils (le cahier de leçons, les affichages, le cerveau...)

     

    Je n'introduis jamais plus de 2 lettres la même semaine. Chaque semaine, les lettres s'ajoutent, le mot CHAMPIONS se forme et on rappelle la signification, la compréhension et l'utilisation. 

    Au fur et à mesure, je code de moins en moins au tableau. Je souligne uniquement les mots comportant une erreur et je demande aux élèves quel type d'erreur et donc quelle lettre il faudrait écrire en dessous. Je pars du principe que si les élèves sont capables de coder eux mêmes les erreurs avec le code c'est qu'ils ont compris la catégorisation. 

    Bien évidemment, la partie "utilisation" est toujours la plus problématique: manquant souvent d'autonomie dans ma classe, les élèves demandent régulièrement comment ils font pour se corriger ou alors se corrigent sans trop réfléchir à la va-vite. 

    Cette introduction est longue et demande beaucoup de temps sur les corrections en période 1. Mais encore une fois, ce temps me semble essentiel.

    Et vous, comment faites-vous? Je pourrais ajouter chaque utilisation/introduction du code dans cet article ainsi! Plus on est de cerveaux, mieux c'est!


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  • Réflexions

    Après plusieurs années de dictées en ce2, voici quelques constats associés à quelques réflexions:

    1. Les textes de dictée: j'aime beaucoup donc la façon de travailler les mots de la méthode "Je mémorise et je sais écrire...". Mais les textes ne me plaisais pas trop. Associer l'histoire des arts est un véritable coup de coeur. Les élèves, même pour les plus difficiles, ont toujours montré de l'intérêt pour découvrir une nouvelle oeuvre et son histoire. 

    2. La longueur des textes: j'avais à l'origine 3 groupes de niveau. Mais force est de constater avec le temps que peu d'élèves arrivaient dans le groupe violet et je n'arrivais pas souvent à prendre le temps de bien corriger leur partie avec eux. Du coup, j'ai décidé que cette année il n'y aurait que 2 groupes (sans compter celui DYS qui a ses propres adaptations). L'idée c'est de faire moins mais mieux.

    3. La programmation: j'adhère à 100% avec la programmation de la méthode de Mme Picot. Néanmoins, il y avait un gros gros manque selon moi : les homophones. Il me fallait absolument intégrer ces notions aux dictées.

    4. Point trop n'en faut: j'ai expérimenté cette année le fait de ne pas faire des dictées toutes les semaines. Dès que le pluriel des noms et adjectifs est vu en classe, j'ajoute certaines semaines à la place de la dictée bilan une transposition. J'apprécie beaucoup cet exercice. Il me permet de travailler uniquement sur les accords de façon plus complexe. Dans les dictées, les élèves ont parfois tellement à gérer que la charge mentale peut être trop importante pour vérifier TOUS les accords. Dans une transposition, ils ne se concentrent que sur ça. 

    5. Suivre les progrès: j'aime beaucoup l'utilisation du graphique. Je garde donc ce système!

    6. Travailler les mots: la découverte en classe se passe toujours de la même façon: à la façon Picot. Le vendredi je choisis 6 des mots qui me semblent les plus intéressants. On décompose le mot, on épelle, on trouve un synonyme, un contraire, un mot de la même famille, on l'utilise dans une phrase, on met au pluriel, au féminin.

    7. Travailler en amont: jusqu'à présent, je faisais 1 dictée flash, une dictée de groupes nominaux et la dictée bilan. A présent, je modifie un peu: nous avons 2 dictées flash mais uniquement des phrases. S'ajoute à ces dictées flash, un rituel appelé "Motus", j'envoie 5 élèves au tableau et ils s'affrontent dans un jeu où il faut épeler les mots énoncés. 

     8. Le matériel: mes préparations de dictées ne demandaient pas énormément de photocopies. MAIS, c'était encore trop. 10 feuilles par élèves, 29 élèves. Ca chiffre vite. Dans un souci environnemental, je cherche toujours à modifier ma façon de travailler. J'ai donc refait les tableaux de mots à apprendre. Il n'y a plus que 3 pages pour l'année. 

    9. Les tableaux à apprendre: auparavant, les tableaux se présentait comme suggéré par Mme Picot : les mots étaient classés selon leur classe grammaticale. Mais, j'ai pu remarquer que, même si on travaillait le mots en classe, les élèves n'utilisaient pas du tout les catégories. Il n'y avait aucune incidence sur leur apprentissage. De ce fait, cette catégorisation a disparu!

    Et vous, comment travaillez-vous vos dictées?


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